La transfert d’embryons implique la collecte de l’embryon chez la jument donneuse 7 à 8 jours après qu’elle ait été inséminée ou saillie par l’étalon, et le transfert de l’embryon vers l’utérus d’une autre jument, appelée jument receveuse, qui doit être dans une phase similaire du cycle œstral.

Les procédures de collecte et de transfert d’embryons ne nécessitent pas d’interventions chirurgicales. La collecte est réalisée par lavage de l’utérus de la jument donneuse, et l’embryon est transféré dans l’utérus de la jument receveuse par cathéter, similairement au processus utilisé pour l’insémination artificielle.

Les principaux motifs pour réaliser une collecte et un transfert d’embryons sont : obtenir plus d’un poulain par saison de reproduction/jument ; obtenir des poulains de juments qui ne portent plus de gestation à terme ou ne produisent plus de poulains en bonne santé ; et obtenir une descendance sans retirer la jument de la compétition.

Le principal coût associé à ce processus est l’acquisition et l’entretien des juments receveuses. La cryopréservation de l’embryon peut faciliter la partie transfert, car elle élimine le besoin de juments receveuses disponibles au moment de la collecte de l’embryon.

Au CRAV, le principal coût dans un programme de collecte et de transfert d’embryons est l’acquisition de juments receveuses de l’ICBAS. Pour réduire ce coût, les clients ont la possibilité de fournir une jument receveuse qui doit cependant répondre à des critères spécifiques.

Les embryons bovins sont facilement cryopréservés par deux méthodes, la vitrification ou la congélation, avec les meilleurs résultats de fertilité obtenus avec des blastocystes (embryons de 7 à 8 jours).

Cependant, le blastocyste équin est beaucoup plus grand que celui du bovin, contenant des quantités plus importantes de fluides à l’intérieur, ces fluides pouvant endommager les cellules embryonnaires lors du processus de congélation.

De plus, le blastocyste équin forme une capsule acellulaire qui maintient sa forme arrondie, facilitant le déplacement de l’embryon dans l’utérus, un processus essentiel chez le cheval pour maintenir la gestation. Bien qu’une méthode très efficace de vitrification des blastocystes équins après micromanipulation ait été développée à l’Université Texas A&M, la plupart des programmes commerciaux cryopréservent des embryons de 6 à 6,5 jours (morulas), avant la formation de la capsule, évitant ainsi la nécessité de micromanipulation, une opération complexe nécessitant un équipement coûteux.

En collaboration avec la Dr Lisa Maclellan en Australie, une scientifique de renommée mondiale en manipulation d’embryons équins, nous avons établi des protocoles de cryopréservation dans notre laboratoire. Au cours du processus, nous avons produit ce qui, selon nos connaissances, est le premier cheval né dans le pays après le transfert d’un embryon cryopréservé. Par coïncidence, Josefina, la jument receveuse de l’embryon, est le premier cheval au monde à être obtenu après le transfert d’un embryon produit avec du sperme congelé de l’épididyme.

Il existe plusieurs avantages à la cryopréservation des embryons de chevaux : cela permet de préserver la génétique des deux parents au lieu de seulement celle du parent mâle comme c’est le cas avec le sperme congelé ; les embryons peuvent être conservés indéfiniment et utilisés au moment le plus approprié ; il n’est pas nécessaire de synchroniser les juments receveuses avec la jument donneuse au moment de la collecte des embryons, et les embryons congelés peuvent être facilement transportés pour être transférés dans des juments receveuses situées dans d’autres lieux géographiques.

C’est également une technique utile pour conserver les embryons des jeunes juments encore non testées, leur permettant d’être transférés uniquement si la jument donneuse se révèle intéressante pour des activités sportives ou autres.

En cas de mort subite ou de castration d’urgence d’un étalon, il est possible de collecter et de congeler la dernière réserve de spermatozoïdes des épididymes de l’animal. Dans ce cas, les testicules doivent être retirés et immédiatement réfrigérés après la mort ou la castration de l’animal, puis expédiés réfrigérés (et non congelés) au laboratoire.